Sept – Oct. 2015 : d'Agadir aux Canaries - Découverte des îles Canaries

Publié le par Pascal et Corinne

Sept – Oct. 2015 : d'Agadir aux Canaries - Découverte des îles Canaries

De AGADIR à LA GRACIOSA :

Le 15 septembre vers 11h30, nous appareillons pour les Canaries, après quelques jours de préparatifs et de visite de ce côté du Maroc (Marrakech et le joli port fortifié d’ Essaouira ; voir photos dans le paragraphe précédent).

Nous avons aussi essayé d’attendre notre coéquipier, Patrice, qui, finalement, n’est pas arrivé à obtenir son passeport à temps (le pauvre : il n’en avait besoin que pour les quelques heures qu’il avait à passer à Agadir puisqu’on devait appareiller pour une destination européenne dès son arrivée : ironie du sort, on apprendra qu’il l’a enfin obtenu le lendemain de notre départ !).

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Ce ne sera que notre première épreuve !!!!

Le premier jour de navigation, vers le Sud, s’annonçe tranquille, la météo parait clémente tout le long du trajet et nous nous attendons à un voyage relativement calme par rapport à ce que nous avons connu lors des traversées du printemps.

La suite démentira ce bel optimisme.

  • C’est d’abord le winch babord qui refuse de fonctionner (il sera démonté, nettoyé et remis en état à la Graciosa). 1 ) . Il faut déjà, en temps normal, une force de titan pour border le génois… Là , c’est sportif !!!
  • C’est ensuite le manque de vent qui mollit et change de direction en permanence et qui nous force très vite à faire route au moteur (1200 t/mn, 5 N) : c’est vraiment ce que les marins appellent "pétole" ! Pas un souffle d'air (on a eu très chaud, à Agadir, à cause de ça, il faisait très lourd!), mais au moins, notre lenteur nous a permis de pêcher quelques temps et de nous faire nos premiers sashimis avec deux beaux chinchards bien dodus : ça commençait donc plutôt bien, sauf que l'absence de vent nous conduisait à passer deux nuits plutôt qu'une en navigation (peu importe : ça nous faisait arriver de jour près des côtes des îles, ce qui est préférable!).
  • Mais vient ensuite le brouillard qui réduit fortement la visibilité…
  • Un peu d’eau rentre dans les cales par les presse-étoupe (arbre et safran) et le contacteur électronique de la pompe de cale ne fonctionne plus: on doit surveiller constamment…(on nous a dit à Porto que le système électronique WHALE était beaucoup plus fiable que les systèmes mécaniques, à bille !!)

Deuxième jour de traversée : le vent qu'on attendait ne se lève toujours pas, et ne passe pas au nord comme prévu ce qui nous aurait au moins fait naviguer à une allure portante... Milieu de journée , ça y est, il passe au nord et augmente un petit peu : on change les voiles de bord et on commence à filer, tout contents !

  • Au bout de quelques heures (vers 16h00), le Capitaine Poune qui est toujours aux aguets crie « il faut tout affaler d'urgence, une barre de flèche est cassée !!!!! » ) . Vite : boute au vent, on affale tout et on enroule le génois !!! Nous ne pouvons garder aucune voile gréée sur le grand mât : seule notre petite voile arrière peut rester en place, le mât d’Artimon ayant l’air d’être en bonne santé…
  • Vu le peu de vent, cette voile ne nous pousse pas très fort mais elle nous sert surtout à stabiliser le bateau dans la houle et apporter un noeud ou deux au moteur qu'on ne veut pas solliciter trop pour économiser le fuel et ne pas tomber en panne: cette traversée est quand-même assez longue !!!!
  • Bon, finalement, tout va bien, on trouve notre régime de croisière, mais on se demande où on va faire réparer tout ça, la première île des Canaries où nous nous avons prévu de nous arrêter est certes la plus belle, mais aussi bien dépourvue en services !!! Il faudra vite déménager vers un port + grand... Mais c'est pour l'instant là que nous avons retenu une place de port et que nous nous arrêterons.
  • Du coup, nous voilà partis pour des heures et des heures de moteur : notre fidèle "Perkins" ronronne comme un gros chat...
  • On commence à aborder de nuit le "rail" des cargos qui font les allers-et-retour Afrique-Gibraltar !
  • Mais tout à coup vers 3h00 du matin : pof pof pof , plus rien.... PANNE de moteur !
  • A présent, il ne nous reste plus que la petite voile d'artimon pour nous faire avancer!!!! : heureusement qu'on a un ketch !!! Mais… difficile à diriger, le rafiot, avec seulement cette voile arrière... pas terrible pour une traversée (dans le chenal des cargos, en + : ouille ouille ouille !)!!!
  • Le chef mécano passe quelques minutes à rôtir dans la salle des machines. C’est un classique (car ça nous a fait le coup plusieurs fois), c'est le tube plongeur qui se bouche dans la cuve. On le débouche en soufflant fort dedans (bonjour l'haleine du héros, ensuite !) , mais là... ça résiste !!!! On comprend d'autant moins qu'il avait fait bien nettoyer la cuve à fuel à Madère et que depuis , il filtre le fuel à chaque plein.
  • Finalement, et sans se faire pêter les veines du cou, il finit par avoir le dessus avec son souffle éolien comme le grand méchant loup avec la cabane des trois petit cochons !!! OUF!
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  • Tout ça nous énerve et la deuxième nuit est tendue ! On fait tous les quarts à la fois ou presque ! Fatigués! Mais pendant un moment où Pascal essaie de récupérer un peu, on se rapproche des îles et Coco voit quelques éclairs au loin !!! Elle qui déteste l’orage, surtout en bateau. Quand on est tout seuls avec notre mât tendu vers le ciel comme une offrande à la foudre, elle tend à flipper un peu. Là, elle ira même jusqu’à mettre notre GPS de secours et notre tel satellite dans le four (cage de Faraday) pour qui nous reste quelque-chose si l’électronique tombe en rade à cause de la foudre ! Puis Pascal la rejoint et on sauve in extremis la fameuse barre de flèche cassée qui commençait à dégringoler le long du hauban et était presque à l’eau : on l’attache fermement (au risque de se prendre la foudre, avec l'orage qui menace …)
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LA GRACIOSA :

Ouf ! Nous finissons tout de même par arriver à la Graciosa par un magnifique passage entre cette petite île et Lanzarote et nous amarrer au port de Caleta del Sebo.

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Ce petit port, en face du village principal, n’est pas équipé en eau ni électricité mais l’ambiance est très sympathique !

Nous allons au moins passer une grande nuit de sommeil réparatrice !

Bilan en arrivant à la Graciosa :

  • 1 ) Le WINCH babord du génois qui ne fonctionne plus : il est réparé avec l'aide de nos nouveaux copains de La Graciosa !
  • 2) Barre de flèche en vrac : la barre de flèche est intacte mais la pièce en inox qui la tient à la platine sur le mat est rompue (on verra que l’autre côté est à revoir aussi…).
  • 3) L'éolienne : son régulateur ne fonctionne pas , on prend contact avec notre électricien préféré, Rémy, qui transmet le problème à SILENTWIND (il est normalement sous garantie)
  • 4) Le contacteur de la pompe de cale ne fonctionne pas …
  • 5) Les gonds en inox d’une des portes de la cabine arrière minés par la corrosion partent en morceaux.
  • 6 ) La bande anti UV du génois donne des signes de fatigue.
  • 7 ) Le nouveau super-beau smartphone de Coco est HS ! Et ici, pas de wifi dans le petit port: il faut aller dans un des nombreux bistrots et celui qui offre un WIFI gratuit à ses clients et un de ceux qui vend des hamburgers: fallait-il que Coco (pas très « hamburgers ») soit motivée pour « chater » avec Orange durant des heures ! C’est en fait un petit problème qui s’est produit au moment du changement de forfait. Dépannage efficace au bout de plusieurs heures … mais on est passé proche de l’incident. Et en définitive , les hamburgers au poisson étaient très bons !

On se régale à La Graciosa, au sens propre comme au sens figuré, car les petits restaus de pêcheurs sont si peu chers qu’on y mange souvent (quand ce n’est pas à la « hamburgeria !) !

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--> à voir : une petite video sympa de vieux chanteurs avec des guitares de toutes les tailles (TIMPLES CANARIENS)...

C'est idyllique et assez amusant parce que c'est vraiment le R.V. des babas (routards en camping ou petits bateaux...). On y vit simplement et tout est très gai !!!

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Un autre nouveau copain : le chat marin (Français aussi mais qui ne le sait pas) , qui n'a connu que le bateau (9 ans!) et qui, dès qu'on lui donne un bout de poisson, repère le bateau généreux pour y piquer des siestes et se faire caresser !!!

Nous devions passer au moins 10 jours dans ce petit coin paradisiaque dont une partie dans un joli mouillage protégé mais les avaries vont nous obliger malheureusement à écourter notre séjour : il faut aller faire réparer LERINA sur Lanzarote…

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LANZAROTE :

Puerto Calero

Nous voilà dans une grande marina bling-bling (voir les bittes d’amarrage en bronze si bien polies qu’on dirait de l’or) où nous devons pouvoir trouver, selon le guide Imray, un bon chantier avec des experts pour réparer toutes les petits bobos du bateau. On y rencontre John l’Anglais le maitre voilier et Cliff le Gallois le pro du gréement …. Puis Olivier …. Tous très sympas mais sérieusement overbookés ; il faudra attendre plus d’une semaine pour voir les choses avancer un peu !!

Le signal WIFI du port est faible et inconstant ce qui met Corinne dans les états qu’on imagine … nous avons du mal à télécharger nos photos... Pas très commode pour les blogs et les stockages en ligne...

Les premiers jours après notre arrivée, il fait une chaleur torride …. Nous sommes assommés par des masses d’air chaudes venues d’Afrique, pas de vent, insupportable !!! Heureusement, le vent vire vite au nord et l’atmosphère devient plus respirable.

Pascal trouve à Arrecife un contacteur Johnson électromagnétique pour la pompe de cale qu’il monte aussitôt en faisant les adaptations nécessaires; la pompe de cale est de nouveau gérée automatiquement; les gonds cassés de la porte sont remplacés. Lerina est lavé, frotté, lessivé, ciré, …

En nettoyant le moteur de l’essuie glace, on se rend vite compte qu’il ne fonctionnera plus. Il a fait son temps !! On en cherche un neuf à Arrecife mais aucun n’est en 24 V (à Las Palmas peut-être …).

Dans la série de nos petits malheurs, Corinne perd un plombage à une dent. L’occasion de visiter un cabinet dentaire. A Tias, on trouve la « London Dental Clinic », la classe quoi !! Sympa, efficace, …

Petits déboires... mais... qui n'empêchent pas de boire (et d'avoir la belle vie !)

Petits déboires... mais... qui n'empêchent pas de boire (et d'avoir la belle vie !)

Le premier weekend, nous louons une voiture 3 jours et allons faire le tour de l’île de Lanzarote et faire des courses (il y a un LIDL à Puerto Del Carmen à 2 pas) ... Nous en profitons pour commencer à mettre le bateau en ordre de grande et longue croisière, à faire les réserves nécessaires et à les ranger astucieusement (il faudra se souvenir de toutes les cachettes utilisées !!).

On se baigne au Sud à la Playa Papagayo que l’on découvre après des kilomètres de pistes poussiéreuses …

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Lanzarote est une île aride aux paysages tourmentés, chaotiques, lunaires… L’endroit idéal pour tourner un film post-apocalyptique !!! Il y pleut en moyenne 150 mm par an et l’homme a déployé des trésors d’ingéniosité pour gérer l’eau dans les zones cultivées (récupération de l’eau de rosée, limitation de l’évaporation par apport de cendres volcaniques en surface, …).

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L’eau est donc une denrée rare produite dans des usines de désalinisation. Elle est pourtant quotidiennement déversée en abondance sur les ponts et les pontons ; c’est fou ce que le plaisancier aime jouer avec un tuyau d’eau, surtout lors de chaleurs torrides comme ces derniers temps !

Marina Rubicon

Apres deux semaines à Puerto Calero, Lerina a enfin récupéré un mat et un génois et c’est avec Pascale et Jean_Pierre que nous reprenons la mer vers le Sud et notre prochaine escale dans la Marina Rubicon. Belle navigation ensoleillée où nous hissons toutes nos voiles non sans une certaine appréhension au début ; les réparation vont-elles tenir ?

Nous retrouvons a Playa Blanca quelques bateaux qui vont participer à l’ARC, reconnaissables aux couleurs déployées dans les matures. Les journées s’écoulent entre le bateau, la piscine, les bars ….

Navigation en famille d'Arrécife à Marina Rubicón... Puis agréable repos des guerrier(e)s...

Navigation en famille d'Arrécife à Marina Rubicón... Puis agréable repos des guerrier(e)s...

Comme Puerto Calero, ce port est au milieu de nulle part dans un désert volcanique. Tous les jours des cars entiers de touristes se déversent sur les quais où les attendent magasins de souvenir et bars à tapas … Cela manque sérieusement d’authenticité et de cachet mais l’endroit est agréable pour des marins en recherche de repos : les sanitaires sont nickel, les prix corrects à Marina Rubicon (prohibitifs à Puerto Calero).

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Nos équipiers, Vincent et Marie, nous rejoignent juste après le départ de Pascale et JP.

Après quelques jours passés à visiter l’ile, à compléter l’avitaillement selon le goût des uns et des autres, à flâner autour de la piscine, notre première étape est un mouillage au Sud Ouest de l’ile de Lobos toute proche de Fuerteventura et à quelques miles de Puerto Corralejo.

Lobos & Fuerteventura

C’est notre premier mouillage depuis longtemps et on goûte enfin aux plaisirs d’une eau claire et chaude.

Nos jeunes équipiers sont vite initiés aux joies de la plaisance et enthousiastes pour l'aventure qui nous attend tous...

Nos jeunes équipiers sont vite initiés aux joies de la plaisance et enthousiastes pour l'aventure qui nous attend tous...

Le côté de l’ile où nous sommes est équipé de bouées où de nombreux bateaux chargées de touristes avides de loisirs nautiques viennent s’amarrer pour quelques heures dans la journée.

Nous y passons une nuit avant de rejoindre Puerto Corralejo où nous mouillons dans l’avant port et où nous retrouvons toute la flotille de l’Atlantic Odyssée qui fait étape sur Fuerteventura (nous y retrouvons le magnifique Garcia Velvet rencontré pour la première fois à Agadir).

Traversée pour Las Palmas , Gran Canaria

Le lendemain matin, nous appareillons pour Gran Canaria vers Las Palmas où nous attendent les préparatifs de la transat vers Sainte Lucie. Le trajet commence bien sous voile mais c’est après 10 heures au moteur que nous atteignons Las Palmas et son agitation …. De nombreux bateaux (que nous retrouverons sur la route des Antilles) arrivent en même temps que nous et l’équipe du port est quelque peu débordée …. Nous nous amarrons au quai L, poste 69, sur pendilles (une première avec LERINA !!). Le port de Las Palmas est un port public ; les employés n’y font pas preuve d’un sens commercial très poussé et tout le monde se plaint un peu de leur « sens de l’horaire » et de leur rudesse dans les relation mais tout fini par se faire … On y attend le nouveau régulateur de notre Silent Wind qui a rendu l’âme à Agadir et que nous récupèrerons le jour précédent notre départ pour Mindelo !! Un grand merci en passant à la Société qui commercialise cette éolienne et qui a fait preuve sur ce coup là d’une grande réactivité !!

Nous retrouvons aussi avec grand-plaisir la sympathique famille du "Baba" au mouillage à Las Palmas, Benoît, Florence et les enfants , que nous avons connus à Agadir et avec qui nous passons de vrais bons moments... En particulier une soirée Hallowween mémorable sur le Lerina et un dernier dîner de rois comme sait les concocter Flo, sur le baba, juste la veille au soir du départ !

Les jours se passent entre la piscine du Club Nautique voisin (piscine à eau hyper salée avec sauna), les conférences et les soirées de l’ARC (parfois très imbibées), l’avitaillement (la couchette de la coursive est pour cela transformée en garde-manger pour les légumes et les denrées volumineuses (chips, gâteaux secs, …). L’inspection du navire par les « chemises jaunes » se passent assez bien. Il ne nous manque que quelques fusées parachutes, une ancre flottante pour la perche IOR, un sifflet et une lumière pour la brassière de récupération (Ariette). Une des bouées couronne est positionnée à portée du barreur. LERINA est fin prêt.

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